Qui est exonéré de la CSG en 2019 ?

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Longtemps revendiquée, la suppression de la responsabilité des revenus locatifs et des plus-values immobilières de sources françaises réalisées par des non-résidents, qui avait par le passé donné lieu à plusieurs condamnations françaises par la Cour de justice de l’Union européenne, a été édictée par la loi de finances 2019, et est donc applicable à partir de 2019 pour les revenus locatifs et les gains en capital réalisés en 2018.

Nous ne pouvons qu’accueillir cela, mais pas totalement, parce que le compte n’est pas vraiment là. En effet, cette suppression s’applique exclusivement aux non-résidents établis dans l’un des pays de l’Espace économique européen, mais non à ceux établis en dehors de l’Europe. Cette restriction est extrêmement regrettable en ce qu’elle constitue une rupture, fondée sur le lieu de résidence, de l’égalité des citoyens en matière fiscale. En outre, il ne répond pas à la recommandation contenue dans le rapport de la députée Anne Genetet (qui est membre de la majorité présidentielle à l’Assemblée nationale), qui recommandait simplement le élimination des prélèvements CSG/CRDS pour TOUS les non-résidents, quel que soit le pays dans lequel ils vivent. Il a été expliqué que l’élimination totale de tous les non-résidents n’était pas possible pour des raisons budgétaires.

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En conséquence, les non-résidents en dehors de l’Europe devront continuer à payer le CSG et le CRDS.

Les non-résidents domiciliés dans un pays de l’Espace économique européen n’y sont plus imposés depuis le 1er janvier 2019, mais les revenus de leurs actifs et le produit de leurs investissements resteront soumis à un prélèvement de solidarité au taux de 7,5 %. Toutefois, malgré cette suppression, ils ont pu constater, grâce à l’introduction du prélèvement à la source, que le CSG et le CRDS avaient continué d’être perçus sur eux au taux précédent depuis janvier. Selon les fonctionnaires de la Direction des Impôts des Non-Résidents (DINR), présents lors de la session de l’Assemblée des Français de l’Etranger, au début du mois de mars, cela vient du fait que l’exemption de CSG/CRDS pour les non-résidents établis en l’un des pays membres de l’Espace économique européen n’a pas été intégré au logiciel utilisé pour l’échantillonnage à la source. Cela se fera une fois que les déclarations de revenus de 2018 seront produites au printemps 2019. Toutefois, les déclarants doivent mentionner expressément qu’ils sont couverts par un régime de protection sociale obligatoire dans un pays membre de l’Espace économique européen (en cochant une case prévue à cet effet à la fin du formulaire de déclaration 2042 C). L’ajustement des prélèvements excessifs effectués au début de l’année aura lieu au moment du règlement du solde CSG/CRDS (au taux de 7,5 %) dû pour 2019.

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Enfin, la question demeure de savoir si, comme ce fut le cas en 2015 pour les prélèvements CSG/CRDS effectués entre 2012 et 2014, les débits effectués entre 2015 et 2017 seront remboursés aux contribuables. Aucune décision n’a encore été prise à ce stade. En tout état de cause, DINR a clairement indiqué qu’en cas de remboursement, ils ne seront pas automatiques : les contribuables devront les réclamer.

Philippe Moreau Membre du Conseil national de Defdm-Adfe

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